dimanche 8 décembre 2013
dimanche 1 décembre 2013
vendredi 29 novembre 2013
Réveil
Je l’ai rencontré il y a presque une année. AVC, aphasie,
apathie. Des indications médicales courantes… La relation débute avec nos
regards, et il faut l’intercepter son regard qui parfois se perd. Ses
mouvements ne sont pas spontanés. Son corps est une prison, sa respiration
bloquée. Avec moi, elle ne veut pas marcher, elle semble avoir peur. Je sais
qu’avec le kiné, elle marche. Je lui laisse le temps. De notre relation nait la
confiance. Je lui propose souvent de se lever et j’attends son accord sans
jamais la brusquer.
Un jour, voilà qu’elle se sent prête. Tout se passe très
bien, chaque semaine nous répétons le même rituel : éveil du corps, mouvements
passifs et marche avec le déambulateur. J’y intègre peu à peu des notions qui
semblent essentielles. Il me semble aussi qu’elle est capable de les intégrer.
"On recule ses pieds", "on place ses mains sur les
accoudoirs", "on décolle son dos du dossier", "on pousse en
même temps sur les pieds et les mains en regardant le sol". Puis, on
maintient sa verticalité un temps, le regard en face, on respire
profondément. En marche pour le périple ! Parfois, nous écoutons de la musique
pour cultiver la légèreté. Les sourires et les soupirs renaissent. Un jour, elle me fixe intensément d'un regard soutenu, sincère et me dit « merci ». Ce jour, j’ai su que tout ce temps pris avait servit à quelque
chose. Non, ce temps n’avait pas été perdu. Cette dame s’était sentie
considérée. Je ne lui avais pas demandé de mobiliser son corps, je l’avais aidé
à investir ses mouvements, à les penser, à les désirer. La coquille ne se
déplaçait plus seule, elle était de nouveau habitée, réanimée. Ses gestes
étaient les siens.
Découverte
Un homme d’expérience qui avait eu du pouvoir se trouvait
face à moi. Jeune, femme, que pouvais-je donc lui apporter ? Les premières
séances, les rôles étaient inversés. C’est moi qui passais les tests. Je
percevais chaque question comme une épreuve qu’il m’imposait pour me déstabiliser.
Je ne me suis pas laisser impressionnée. Et voilà que les rôles s’inversent de nouveau mais il cherche toujours à me faire douter : « je vous imite », « je
retombe en enfance », « j’agis sous votre contrainte ». Ma
formation et ma conviction me poussent à laisser beaucoup de place aux personnes dans les séances. Le plus possible, je l’invite à être acteur mais il refuse de
prendre parti pour mes propositions. Il répète et répète se soumettre et que s’il
décidait, ce serait la tyrannie ! Le doute s’empare alors de moi. Son pari est réussit?
Nos recherches du corps et de la pensée : les mobilisations articulaires cherchent à l’assouplir, le parcours moteur à solliciter son équilibre, l’écriture des ressentis à poser des mots sur ses sensations. Lui qui parle d'anarchie en lui. Quand il relit son écrit, il prend donc part à la séance puisqu'il parle. Il n’en a pas encore conscience.
Une baisse des gardes, l’assouplissement peut-être, permet une relation plus équilibrée. Il trouve que son équilibre est meilleur. Nous abordons donc la respiration. Il s’applique à réaliser correctement les exercices, les vertiges s’expriment. Il constate qu'il respirait mal, que son cerveau devait manquer d’oxygène. La recherche d’une harmonie entre sa respiration et ses mouvements le déstabilise. Ce lien lui est inconnu. Lui qui s’est construit dans un contexte de guerre où le corps est développé pour tuer. Une machine de guerre ! Il se confie de plus en plus et semble mal à l’aise ensuite. Ça n'est pas son habitude de se confesser ainsi.
Il reprend conscience de ses sensations ignorées depuis l’enfance. Une prise de conscience qui semble l’agacer. Elle s’accompagne d'une réflexion sur lui-même, sa perte de capacités physiques, ses oublis du présent, sa peur de perdre son autonomie. D'une réflexion sur son entourage qui tend à l’infantiliser dans l’unique but de le protéger. Je lui fais prendre conscience que la séance est enfin co-animée. Il devait interrompre les séances ce jour là, mais il ne le fait pas.
"Avec vous, c'est une découverte".
Nos recherches du corps et de la pensée : les mobilisations articulaires cherchent à l’assouplir, le parcours moteur à solliciter son équilibre, l’écriture des ressentis à poser des mots sur ses sensations. Lui qui parle d'anarchie en lui. Quand il relit son écrit, il prend donc part à la séance puisqu'il parle. Il n’en a pas encore conscience.
Une baisse des gardes, l’assouplissement peut-être, permet une relation plus équilibrée. Il trouve que son équilibre est meilleur. Nous abordons donc la respiration. Il s’applique à réaliser correctement les exercices, les vertiges s’expriment. Il constate qu'il respirait mal, que son cerveau devait manquer d’oxygène. La recherche d’une harmonie entre sa respiration et ses mouvements le déstabilise. Ce lien lui est inconnu. Lui qui s’est construit dans un contexte de guerre où le corps est développé pour tuer. Une machine de guerre ! Il se confie de plus en plus et semble mal à l’aise ensuite. Ça n'est pas son habitude de se confesser ainsi.
Il reprend conscience de ses sensations ignorées depuis l’enfance. Une prise de conscience qui semble l’agacer. Elle s’accompagne d'une réflexion sur lui-même, sa perte de capacités physiques, ses oublis du présent, sa peur de perdre son autonomie. D'une réflexion sur son entourage qui tend à l’infantiliser dans l’unique but de le protéger. Je lui fais prendre conscience que la séance est enfin co-animée. Il devait interrompre les séances ce jour là, mais il ne le fait pas.
"Avec vous, c'est une découverte".
dimanche 24 novembre 2013
dimanche 3 novembre 2013
mardi 29 octobre 2013
vendredi 23 août 2013
Nous avons beaucoup à apprendre des arbres...
Un tronc à unique racine
S'étoffe en un point.
Il se déploie loin
De branches en branches.
Empruntant des directions différentes.
Deux troncs s'enracinent
En deux points proches.
Ils s'alimentent à leur guise,
Grandissent en direction de la lumière.
Et arrive le moment où ils se rejoingnent
Par la force des choses,
La puissance de cet instant.
STOP
Ce que ça
Veut me dire.
Veut me dire.
Fonds quand tu ne
Fonces pas
Le phare s'éclaire
Et prone la farniante.
STOP
Fige la statue
Qu'elle reprenne vie.
Pose les couleurs.
Aspire à la douceur.
Nous nous sommes vus
VERNIS
LAQUES
Tels des oeuvres.
Les Natures mortes
Qui osent enfin retirer
leur surcouche
Se rendent plus authentiques.
Ton cadran reflète ton ennui.
La fin de l'heure est dérisoire.
Nous avons encore le temps.
Nous prendrons encore le temps
Qu'il faut
Pour se découvrir à nous mêmes.
lundi 5 août 2013
vendredi 19 juillet 2013
La boite à rêves
Il avait la tête dans les nuages. Sa tête n’était qu’une
boite à rêver.
La machine gisant n’était pourtant pas opérationnelle.
Ses rêves déçus, nous assistions à la déchéance de ses idées
essoufflées.
A vouloir nous protéger, on nous fait croire à ces rêves qui
jamais ne se réaliseront.
La réalité est cependant ce qu’elle est.
La renier n’est
que retarder l’échéance d’une vie enchantée.
On peut tout de même garder nos rêves secrets.
A toutes les
pensées futiles qui s’ébauchent dans la tête des enfants,
aux pensées utiles
qui font grandir les éternels adolescents,
aux pensées puériles qui s'échappent
des adultes qui se sentent grands,
aux pensées désespérées qui parasitent nos
ainés épuisés.
Dans l’unique but de trouver un sens à notre quête de sens.
Pour pouvoir s'envoler, sans qu’on veuille nous voler,
Nous
apprendrons à nous respecter et à marcher,
Les pieds ancrés, la tête pleine d’idées
perchées.
Laura Vernier, le 19 juillet 2013.
mardi 2 juillet 2013
dimanche 23 juin 2013
samedi 22 juin 2013
jeudi 13 juin 2013
L’ingénieur du coeur
Malgré les regrets d’une vie subie
Tu es devenu un génie à l’heure qu’il est.
Ingénu peut-être mais un génie.
Oui, oui, je t’assure.
C’est génial que la vie puisse nous apprendre tant de choses
Qu’il est impossible à comprendre assis sur les bancs de l’école.
L’expérience d’un ingénieur du cœur
Où tu commences à chercher et à comprendre l’être humain en
étant toi même un humain.
La relation d’aide est au cœur de ton savoir,
Pour faire naître en toi l’ingénieur aux qualités de cœur.
Laura Vernier, le 13 juin 2013.
samedi 18 mai 2013
mardi 14 mai 2013
mardi 9 avril 2013
vendredi 29 mars 2013
Intempéries
Le temps péri, accueilli par
Mon compagnon le Parapluie.
Poursuivant mon périple sillonnant,
Arpentant ces ruelles identiques,
Comme pour m’imprégner de ces lieux.
Sans rechercher nulle part où aller.
Juste Etre dans ces rues,
Un capteur de ressentis,
Mes sens non endormis.
Regardant en l'air,
Le linge séchant sous les parapluies.
Stationnement
A la recherche d’une place gratuite.
Le manège enchanté,
Tourniquet de la ville.
Pour poser les repères,
Je passe mainte et mainte fois par ce chemin.
Ne sachant où aller maintenant,
Ne comptant le temps passé à chercher,
Ni l’énergie dépensée.
Je tourne en rond.
Arrêt sur image,
Le film se rembobine,
Retour à la case départ,
Fin de l’illusoire gratuité.
La facilité se fait payer.
Après 1 600 kilomètres
De routes et de brume épaisse,
Le ciel humide.
De tunnels de répit et dans l’obscurité,
Pour mieux se concentrer.
Pour unique contour, les parois rocheuses de la montagne
creusée,
Et pour unique mélodie, les sons lisses de l'humble bitume.
Des virages, des montées, des descentes,
Des obstacles à dépasser.
Ou comment apprendre par la route
A reconnaitre ses ressentis.
Laura Vernier, le 27 mars 2013.
mardi 19 mars 2013
dimanche 17 mars 2013
jeudi 14 mars 2013
dimanche 10 mars 2013
Simplicité
Le sourire intérieur anime le regard.
Si la sagesse de l'avenir doit venir des profondeurs,
Nous explorons les lueurs,
Pour que nos limites cèdent
Et que naisse l'espoir de s'aider.
Sait-on de quoi il s'agit?
Si l'on sème ces instants où s'aimer est autorisé,
Nous parcourons une douce danse méditative.
Si la sagesse de l'avenir doit venir des profondeurs,
Nous explorons les lueurs,
Pour que nos limites cèdent
Et que naisse l'espoir de s'aider.
Sait-on de quoi il s'agit?
Si l'on sème ces instants où s'aimer est autorisé,
Nous parcourons une douce danse méditative.
lundi 11 février 2013
Par quels chemins?
Je livre un parchemin de pensées.
Ces prénoms peignent l’horizon
d’un parcours aux nombreux détours.
Introvertie, se mouvant gracieusement.
Delphine, naissance d’une danse.
Pierre, délivrance.
Amandine, perle de rosée.
Tant de féminité, je dois me renforcer.
Jean-Pierre, force de combattre.
David, fragiles mélodies.
Dany, grand soutien.
Dimitri, l’affirmation de soi.
Mylène, photographie d’une cohérence.
Thibaud, grande découverte.
Séverine, toucher ses limites.
Sophie, accepter la paresse pour s’éveiller.
Lucie, poésie sans cesse renouvelée.
Marie, intergénérations
Hervé, art contemporain et prise de conscience.
S’émanciper, s’aimer pour de vrai.
Christophe, Stéphane, Serge, dépassement de soi.
Léa, diapason.
Mathieu, complicité.
Béa, simplicité spontanée.
Florent, ensemble à contre courant.
MERCI.
lundi 4 février 2013
Les mots d'une émotion
Qu'il est triste d'en arriver là,
Tout semblait paisible.
Quelle souffrance pour un tel acte.
C'est en pensant à ce visage,
Mine paisible,
Mine de rien je ne t'en aurais pas cru capable.
Tout semblait paisible.
Quelle souffrance pour un tel acte.
C'est en pensant à ce visage,
des figures attristées
Liées dans ce grand silence,
que je te souhaite de reposer en paix.
Laura Vernier, le 04 février 2013.
mercredi 30 janvier 2013
C'est écrit
Le mouvement de nos vies est
comme une danse en accéléré,
comme un paysage qui défile au ralenti.
Laura Vernier, le 30 janvier 2013.
Laura Vernier, le 30 janvier 2013.
mardi 29 janvier 2013
Le sourire intérieur
Un jour, tu m'as dit :
- " si tu as pleuré hier, ça t'a permis de ne pas dire quelque chose...
Un jour, elle m'a dit :
- "ce jour là, j'ai couru,
- " si tu as pleuré hier, ça t'a permis de ne pas dire quelque chose...
quelque chose que tu pourras écrire aujourd'hui...
quelque chose dont tu pourras reparler avec distance demain."
Un jour, elle m'a dit :
- "ce jour là, j'ai couru,
comme si la sueur allait remplacer mes larmes.
Depuis ce jour, je cours."
dimanche 13 janvier 2013
L'amour du risque
La peur, un moteur déraisonné.
Peut-elle
être et disparaître?
Dorénavant, droit devant, pas d'obstacle
à cette débâcle.
L'amour infondé où fusionne deux êtres
que tout opposent.
La peur de la solitude comme ciment.
Un sentiment qui causera leur perte.
Perte de soi.
S'oublier pour l'autre.
Puis, la prise de conscience en abondance.
Fragile et volubile.
Sur le quai de la gare, les amoureux
innocents s'enlacent.
Se tracassent de leur vie l'un sans
l'autre.
Des larmes qui tarient leur être
profond.
Il sont vides, dans l'innommable solitude.
Cette
expérience est certes à vivre.
À laisser infuser pour laisser le passée
se dissoudre
Et le présent prendre place.
En puissance et en arômes.
Tandis que le futur peut alors exister,
On se situe dans l'après des expériences que l'on ne pouvait nommer.
Il m'a semblé que subir et souffrir
offrent le pire en amour.
Maintenant que le pire est révolu,
Que
les pies m'ont pillé,
Je regarde où je vais avec une légère gaîté.
S'abandonner à ce qu'offre l'inconnu.
Laura Vernier, le 13 janvier 2013.
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